UN ROMAN TOUCHANT : L’Etoile de Natan, de Sophie Séronie-Vivien, Lulu éditeur, 332 pages, 2011


4ème de couverture : Antoine a treize ans, deux petites sœurs, des parents cools, une passion pour le foot, une copine qui le mène en bateau… Et brusquement, Antoine se retrouve enfermé dans une chambre d’hôpital, perdant tous ses cheveux : leucémie… Confronté à cette épreuve, Antoine découvre une aide inattendue : ses rêves. Ils le conduisent dans un monde inconnu et familier en même temps : l’Etoile de Natan. Il y rencontre Gus, une créature étrange qui va lui servir de guide et devenir son ami. Comme la vie d’Antoine, celle du Prince Natan est bouleversée par l’invasion d’un ennemi implacable. Grâce à Gus, Antoine va être le témoin de la reconquête de son étoile par Natan et ses compagnons. Mais quels sont les liens mystérieux qui unissent Antoine et Natan ? Pourquoi la jeune Magicienne Thaïs ressemble-t-elle tant à Cloé, la petite sœur d’Antoine qui va donner une part d’elle-même pour tenter de le sauver ?

Sophie Séronie-Vivien est pharmacien biologiste spécialiste en cancérologie à l’Institut Claudius-Regaud de Toulouse. Elle enseigne la Biochimie et la Biologie Moléculaire à la Faculté de Pharmacie de la ville rose. Mère de trois enfants, L’Etoile de Natan est son premier roman.

Ce que la publivore en a pensé :

L’Etoile de Natan, un livre éducatif (sans en avoir l’air), imaginatif, et ciblé, traite avec délicatesse de la maladie des enfants – en particulier la leucémie- et s’adresse à un public d’adolescents. Sophie Séronie-Vivien signe là un livre empli d’espérance, sans mièvrerie aucune, pour tous les ados et parents qui font face à la terrible épreuve du cancer. Pleine de tact, elle ne contourne aucune des réalités, parfois dures, de l’hospitalisation et des conséquences qu’implique l’administration d’un traitement lourd, mais laisse toute sa place à l’espoir ; un dialogue particulièrement frappant en témoigne : « Bien-sûr, tu as raison, l’espoir de vaincre ne suffit pas à remporter la victoire. Mais si tu perds l’espoir de vaincre, alors tu perds aussi beaucoup de chances de l’emporter. »

A l’aide d’une écriture résolument moderne, d’un style adapté au public, et d’un vocabulaire tantôt « djeuns », tantôt scientifique et calibré, la romancière participe aussi à l’enrichissement du vocabulaire des lecteurs : des notes de bas de page judicieusement insérées permettent d’apprendre notamment ce que sont un « izard », un « adage » ou encore un « cathéter », « l’aplasie » ou des « blastes ».

Outre la narration de la vie d’un jeune malade très attachant, c’est aussi le quotidien de l’ado qui se trouve relaté, avec ses premières amours, ses amitiés, ainsi que les liens indéfectibles et tendres -formidablement dépeints- qui l’unissent à sa fratrie.

Face aux rechutes, Sophie Séronie-Vivien, en spécialiste, pose des faits d’un réalisme fascinant, et utilise les rêves métaphoriques d’Antoine pour mieux expliquer ses soins. Les descriptions imagées d’opérations militaires, correspondant au combat face à la maladie, m’ont parues tout à fait adaptées, et fournissent des explications concrètes et compréhensibles sur la leucémie et ses effets. L’aspect surnaturel et magique des passages relatant ces songes, permet à tous de mieux comprendre la maladie, les mécanismes mis en place par les protocoles de traitements, ainsi que la psychologie du petit malade et de son entourage. Tout y passe : les douleurs liées aux soins, la fatigue, le vague à l’âme de parents désemparés et attentifs, les interrogations des camarades, l’insouciance d’une petite sœur, ainsi que l’accompagnement sans faille d’une équipe médicale dévouée.

Ici, attention délicate et appréciable, le jeune lecteur pourra régulièrement se reporter à une table des personnages pour mieux les mémoriser. D’ailleurs, avec cet inventaire préalable, on s’aperçoit assez vite de l’aspect fantasy de ce roman : la magicienne Thaïs, le tigre Feulon, le monstre Amplicon sont autant de protagonistes étonnants (à la physionomie minutieusement détaillées), que l’on rencontrera tout au long de cette lecture.

Si c’est un genre qui plaît actuellement beaucoup aux jeunes générations, je dois avouer qu’en ce qui me concerne, le fantastique … Hummm… Comment dire ? Ce n’est tout simplement pas mon truc DU TOUT. Alors saupoudrez-y un peu de sciences, de biologie moléculaire, secouez, et … a priori, vous obtiendrez tous les éléments pour me dégoûter définitivement de la lecture. Eh bien, le VÉRITABLE TOUR DE FORCE de Sophie Séronie-Vivien est de ne pas m’avoir faire fuir ; bien au contraire, bonne pédagogue, la scientifique m’a non seulement permis de comprendre des mécanismes de biochimie (mazette !), mais aussi et surtout fait adorer son roman, dont j’ai frénétiquement tourné les pages jusqu’à la dernière.

Terminons par cet extrait que je n’ai pu m’empêcher de noter : « Ces rêves ne sont qu’une version fantastique de ce qui est en train de se passer dans ma vie et dans mon corps […] Et le plus chouette, c’est que faire ces rêves me permet de voir ma maladie différemment et de mieux supporter le traitement ». On ne peut que souhaiter à ce livre de donner à ses  lecteurs la chance de voir aussi la maladie sous un autre jour et de la vivre avec autant de sérénité que possible.

Vous l’aurez compris, je recommande particulièrement cette lecture aux jeunes malades et à leur entourage, qui auront besoin de repères, de compréhension, mais aussi de divertissement et d’optimisme, d’autant que peu d’ouvrages traitent ce sujet avec une telle transparence et un tel courage.

Nota bene : la publivore tient à souligner -chose assez rare pour être remarquée –  que les bénéfices des ventes de ce roman seront reversés à la Fédération Enfants et Santé, qui soutient la recherche contre les cancers et les leucémies de l’enfant. Outre sa présence sur les rayonnages des bonnes librairies toulousaines, L’Etoile de Natan est en vente sur www.lulu.com et www.amazon.fr au prix de 16 €uros.

A propos lapublivore

Bienvenue sur mon blog de lecture ! Juste une envie de partager mes coups de cœur, mes coups de griffe, et mon amour des livres. Je ne peux m'empêcher, de façon générale, de donner mon avis sur tout, alors maintenant, c'est officiel -en ce qui concerne les bouquins du moins- je sévis sur la toile :) Bonnes lectures à tous
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2 commentaires pour UN ROMAN TOUCHANT : L’Etoile de Natan, de Sophie Séronie-Vivien, Lulu éditeur, 332 pages, 2011

  1. GUISEPPIN Françoise dit :

    coup de gueule :
    je suis libraire et je reçois demain Sophie Seronie Vivien pour parler de son livre dans la librairie où je travaille ; c’est même pour préparer cet entretien que je « surfe » un peu sur les différents blogs parlant de « l’étoile de Natan »
    et J’EN AI MARRE qu’on écrive sans arrêt que tel ou tel livre se vend sur amazone !
    il y a des librairies partout dans ce pays, qui s’efforcent de faire leur boulot: demandez leur les livres, même ceux qui ne sont pas connus, ils ont le devoir de vous les commander … et ils le feront si vous leur en laissez l’opportunité !!!!

  2. Merci à la publivore pour son blog enthousiasmant et pour sa chronique au sujet de mon premier roman. Je voudrais préciser qu’auto-édité dans un premier temps, ce roman ressort le 4 Juin 2012 dans les circuits classiques de l’édition (éditions Tertium), sous le titre Mutation – L’Etoile de Natan. Donc plus de vente sur lulu.com mais dans toutes les bonnes librairies et sur amazon : 15 €. Et toujours les droits d’auteur reversés à la recherche (plus de 1500 € pour la première édition). Pour en savoir plus et voir la nouvelle couverture (superbe !) : http://www.etoilenatan.fr ou sur Facebook http://www.facebook.com/etoiledenatan

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