Le Cercle du karma, Kunzang Choden – Actes Sud, 430 pages


Des infos sur l’auteur : 1er roman de cette romancière bhoutanaise née en 1952, elle a écrit plusieurs ouvrages sur son pays, méconnu, et la condition des femmes qui y vivent. Fille de propriétaires bhoutanais, elle a été envoyée à l’âge de 9 ans pour y recevoir une meilleure éducation, et a été diplômée d’universités américaines.  Il s’agit d’un 1er roman en provenance du Bhoutan, pays situé entre la Chine, l’Inde, L’Himalaya et le Népal. –pays longtemps « interdit » car royaume bouddhiste très fermé – très proche du Tibet pur ses traditions.

Résumé : L’héroïne, Tsomo, est une jeune fille d’une famille nombreuse, traditionnelle, et bhoutanaise, dans les années 50. Son père est  un religieux laïque, maître de calligraphie, qui ne réserve son enseignement qu’à ses fils. Frustrée de ne pas avoir accès au savoir, Tsomo va rêver d’une vie à laquelle elle n’est – traditions obligent- pas destinée. A la suite de bouleversements dans sa vie de jeune femme, Tsomo va alors décider de quitter son village natal et les siens, en solitaire, et passer sa vie à errer sur les routes, faisant des rencontres la menant sur son cheminement spirituel, jusqu’à la fin de sa vie.

A une époque et un lieu où les moyens de communications sont inexistants, et très effrayée au départ par d’étonnantes machines – des camions- elle va peu à peu s’ouvrir à d’autres populations, découvrir des villes, des travaux différents de ceux des champs. Son voyage va la mener jusqu’au Népal et en Inde, et son émancipation va aller grandissant, dans des conditions de vie misérables, mais qui ne l’empêchent pas de trouver le bonheur, et d’éclater de rire avec des lamas.

 Mes impressions : Ce livre traite d’un pays qui ne m’évoquait au départ pas grand-chose, je dois bien l’avouer, et sur lequel j’ai pas mal appris, du point de vue des traditions du moins, de la culture, et la pratique religieuse ; car les paysages ne sont quasiment pas décrits, ce qui peut sembler dommage – en revanche, les costumes sont parfaitement dépeints. C’est un roman agréable, mais pas « punchy ». On pourrait reprocher la lenteur du rythme et la simplicité de l’écriture, mais en fait, cela correspond parfaitement bien au personnage principal et à sa pratique religieuse. Une grande quiétude s’en dégage.

C’est une belle évolution spirituelle et un grand voyage initiatique qui se révèlent minutieusement décrits.

Petit bémol : j’ai éprouvé quelques difficultés à suivre les personnages, à cause de leurs noms, pas faciles à mémoriser : Dechen Choki, Gyalsten Phuentso, Ap Thinley, Pema Bhuti, Aum Kuenlay Pem, …. Malheureusement aussi, la chronologie est restée vague : il m’a semblé compliqué de se rendre compte des années qui filent dans le roman – quel âge a Tsomo à tel moment de l’histoire ? On se le demande souvent !

 Cependant, ce beau livre permet de relativiser sur notre vie d’occidentaux, là où dans cette histoire, l’héroïne vit dans une cabane, équipée d’une tasse et d’une casserole, au rythme d’un long fleuve tranquille. L’histoire est émouvante, l’héroïne attachante, empreinte de béatitude.

C’est une belle découverte, mais il faut prendre le temps de s’y plonger. Certains pourraient trouver cette lecture un brin ennuyeuse, mais je ne l’ai pas interrompue, c’est donc qu’il y a quelquechose de doux et d’agréable dans cette narration.

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