Rachel Ray, de Anthony Trollope, Littératures Autrement, 428 pages, réédition 2011 du titre paru en 1863



Synopsis de l’éditeur :Rachel Ray, jeune femme de vingt ans, vit avec sa mère, Mrs Ray, et sa sœur aînée, Dorothea Prime, dans un petit cottage près de Baslehurst, au cœur de la campagne anglaise. Mrs Ray et Mrs Prime sont veuves, mais si la première est tendre, impulsive et influençable, la seconde est âpre, prude et autoritaire… Lors d’une promenade avec les jeunes Tappitt, filles du brasseur, Rachel fait la connaissance de Luke Rowan, petit-neveu de la vieille Mrs Bungall, qui lui a légué une part de la brasserie Bungall & Tappitt. Par des indiscrétions, Mrs Ray et Mrs Prime apprennent que Rachel a été vue discutant – pourtant bien innocemment – avec Luke, et l’imaginent déjà en perdition. « Se pouvait-il (se demande Mrs Prime) que sa sœur fût aussi dévoyée ? » Pire, une invitation parvient à Rachel, pour un petit bal chez les Tappitt en présence de la bonne société locale. Désemparée, Mrs Ray va demander conseil à Mr Comfort, vieux prêtre qui prêche souvent le renoncement au monde… mais sans négliger le moment venu ses intérêts et ceux de ses ouailles. A la grande surprise de Mrs Ray, embarrassée, il conseille d’autoriser Rachel à aller au bal et, mieux, propose de la faire accompagner par l’une des dames éminentes du comté. Après tout, si Luke Rowan n’est pour l’instant que commis à la brasserie, ne doit-il pas devenir l’associé de Mr Tappitt ? Ce dernier prise peu les innovations du jeune homme, mais sa femme aimerait l’avoir pour gendre, afin que la brasserie ne change pas de mains. Conflits d’intérêt, pruderie, préséances sociales… Une série d’obstacles se dresse sur le chemin de l’amour entre Rachel et Luke. Les plus à redouter viennent des bigots, dont les parfaits représentants sont la froide Mrs Prime et son directeur de conscience, le révérend Prong, croqués avec une acidité non dénuée de tendresse.
L’avis de la publivore :

De passage à la bibliothèque municipale pour mon comité de lecture, je jette un œil sur la table des dernières acquisitions. Tiens tiens, au auteur anglais victorien, dont je n’ai rien lu … Allez hop, emprunté !

Qu’en penser au final ? Beaucoup d’ingrédients de la littérature victorienne : amours contrariés, jeune fille effarouchée, amitiés jalouses, grenouilles de bénitier puritaines et peu aimantes de leur prochain, respect des conventions sociales, et des « castes ». Une jeune fille se « donne » à son potentiel époux, évite d’être croisée sans chaperon avec son  fiancé au risque d’être considérée comme une fille de mauvais genre par les « moralisateurs »…

Alors, il est certain que pour s’attaquer à ce type de roman, mieux vaut être prévenu, au risque de considérer l’ouvrage comme daté, voire rasoir. Les descriptions de la place de la femme dans la société de l’époque sont pour le moins déconcertantes pour les non-initiés :

– Elle ne se dessaisira jamais de son argent, dit un jour Rachel, et lui, ne prendra la femme qu’avec l’argent. […]
– Il dit, continua la jeune veuve, qu’il ne désire rien pour lui-même, mais il ne convient pas qu’une femme mariée ait sa fortune à elle.
– Je crois qu’il a raison, dit Mrs Ray.
– Je suis convaincue qu’il dit vrai pour ce qui concerne lui-même. Il ne veut pas mon argent pour l’argent même, mais il prétend m’en dicter l’usage.
– C’est son droit s’il doit être votre mari, dit Mrs Ray.

Bien que j’ai terminé ce roman, je dois avouer l’avoir trouvé bien en dessous du niveau d’autres auteurs anglais de la même période : beaucoup moins fin, moins drôle aussi, et moins rythmé. Pour une lectrice habituée au genre victorien, franchement, j’ai lu mieux. Je suis toutefois ravie d’avoir découvert cet auteur, qui aurait, semble t-il écrit de meilleurs romans. Affaire à suivre, donc !

 

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